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2 août 2013 5 02 /08 /août /2013 08:49

Nous vous écrivons depuis un petit hameau perdu au milieu du département de la Charente.

Après avoir quitté La Turballe au nord de Guérande, chez les parents d'Alice, nous avons suivi la côte Atlantique avant de piquer vers l'est et l'intérieur des terres au niveau du marais poitevin.

Pendant cette semaine de vélo, nous nous sommes retrouvés au milieu de l'ambiance de la France estivale, de la France en vacances.

Nous avons le plaisir de découvrir des régions que nous ne connaissions pas. Quelle drôle idée, d'aller à l'autre bout du monde alors qu'il y a déjà tant de magnifiques endroits à découvrir en France ?!

Nous sommes restés 6 jours à La Turballe pour profiter de nos parents, nous reposer, manger et boire pleins de bonnes choses . Nous avons récupéré notre téléphone portable et comme par miracle, il fonctionne à nouveau plein pot ... c'est bien agréable d'entendre de vive voix des êtres chers.

Mais bon, il faut bien repartir, le Cantal ce n'est pas tout près !

Depuis la Turballe, nous suivons le circuit "Vélocéan" jusqu'à Saint Nazaire. Nous longeons la mer à La Baule, ce n'est pas le même style qu'à La Turballe mais c'est très beau. Nous galérons un tout petit peu pour trouver le pont de Saint Nazaire. Il permet de passer directement la Loire sans avoir à faire un détour pour prendre un bac. Le passage est spectaculaire mais pas très commode. La bande cycliste est assez étroite (et encore il paraît qu'elle vient d'être élargie, cela devait être de la folie avant), il y a de la circulation, du vent, ça monte et ça descend. Clémentine est un peu tendue mais tout se passe bien, nous passons la Loire sans encombre.

 

 

 

 

De la Bretagne à la Charente : la France estivale
De la Bretagne à la Charente : la France estivale
De la Bretagne à la Charente : la France estivale

Nous continuons à longer la mer jusqu'à Saint Michel Chef Chef (non non l'ordi n'a pas le hoquet, c'est bien le nom) et trouvons un camping. Ici, les campings, il y en a , ce n'est pas un problème. Le plus compliqué est de trouver un camping à notre goût : calme et avec moins de 3 étoiles (donc pas trop cher). Nous en trouvons un répondant assez bien à ces critères, sauf qu'il accueille une soirée country avec chapeaux, bottes de cow-boys et décibels. Nous sommes un peu crevés. Seule Anaëlle a conservé assez d'énergie et émet le souhait d'aller s'initier aux mystères des danses populaires d'outre-Atlantique. Nous parvenons à l'en dissuader...

Le lendemain nous atteignons Pornic et nous déambulons dans ce très joli port en poussant les vélos à la main. Il y a beaucoup d'estivants, c'est la braderie, du monde aux terrasses des cafés, on achète les bons produits du terroir. Quelques vacanciers nous abordent : "et vous allez où comme ça ?", "on rentre chez nous dans le Cantal", "Ah le Cantal, il fait froid là-bas, il y a de la neige", "non là, en ce moment normalement, il y en a pas ...". J'ai failli ajouter qu'au moins le froid ça faisait fuir les moustiques et les imbéciles mais je me suis retenu.

De la Bretagne à la Charente : la France estivale
De la Bretagne à la Charente : la France estivale

Nous quittons bientôt la Loire-Atlantique pour entrer en Vendée. C'est tout plat, nous longeons les parcs à huîtres, passons aux pieds d'éoliennes très impressionnantes. Elles sont construites sur des polders. Quelques maisons basses sont blotties contre de rares arbres, certaines juste séparées de la mer par une petite digue. Nous pressons l'allure car nous voulons franchir le passage du Gois pour aller sur l'île de Noirmoutier. Avant la construction du pont, c'était le seul passage terrestre vers l'île mais il n'est franchissable qu'à marée basse. En fait nous avons de la marge et prenons le temps d'apprécier les 4km. C'est assez impressionnant. La petite route, un peu cabossée, ne dépasse le niveau du sol (disons plutôt du fond de l'eau) que d'une vingtaine de centimètres. Tout autour, il y a des centaines de pêcheurs à pieds. A l'autre bout, nous nous installons pour attendre le spectacle de la remontée des eaux. Il semble que chaque jour ou presque, ce spectacle soit agrémenté par le passage du "crétin" de touriste qui veut faire le malin et qui se fait piéger avec sa voiture. Les eaux remontent à une vitesse impressionnante et l'accès au passage n'est pas fermé. C'est donc à chacun d'apprécier jusqu'à quand il peut passer. On commence à voir des voitures entourées de gerbes d'eau, certains foncent puis font demi-tour sous les applaudissements narquois du public. C'est un peu voyeur mais bon enfant, sauf qu'à un moment nous voyons des cyclistes au loin. Ils semblent s'amuser à attendre, faire demi-tour pour mieux encore s'amuser avec l'eau. En fait, ils ne s'amusent pas du tout. C'est un groupe d'ados, de filles en colonie de vacances, amenées par un moniteur bien inconscient. Un gendarme se porte à leur secours, elles ont abandonné un vélo, ont glissé sur les dalles mouillées, sont blessées. Elles se sont fait très peur sans doute et sont prises en charge par les secours. Nous repartons de là très marqués par cet épisode.

De la Bretagne à la Charente : la France estivale
De la Bretagne à la Charente : la France estivale
De la Bretagne à la Charente : la France estivale
De la Bretagne à la Charente : la France estivale

Le temps a passé et nous sommes obligés d'aller planter la tente dans le camping le plus proche. Il est gigantesque : 450 emplacements. Et le prix est la hauteur ! 45 euros la nuit ! Nous hallucinons, c'est le plus cher que nous ayons payé en un an de voyage. Tels des innocents, loin des réalités du tourisme balnéaire, nous nous interrogeons ... Mais pourquoi est-ce aussi cher ? "C'est à cause des animations, ce soir il y a soirée dansante, sur le thème rouge et noir". Nous, on se serait bien passé de ces animations .... En plus, il n'y a pas de PQ aux toilettes ! Et nos voisins gonflent un matelas avec un compresseur en parlant à haute voix à 23h30 !

Bref, vous l'aurez compris, les gros campings de bords de mer, c'est pas tellement notre truc.

Le lendemain, l'orage gronde, il pleut des cordes, nous sommes obligés d'attendre. Pourvu que ça se calme, on va pas rester ici une nuit de plus ! Heureusement, une accalmie arrive et nous pouvons nous échapper.

Nous passons le pont pour retrouver le continent et allons faire nos courses dans un supermarché à Notre Dame des Monts. Il n'a rien de passionnant ce supermarché et pourtant nous y restons 3 heures. Il faut dire que dehors c'est la tempête.

Nous devons être, le soir même, près des Sables d'Olonne acceuillis par Anne notre amie musicienne et sa maman Michèle. Trois heures à attendre en observant les employés du supermarché lutter contre la montée des eaux aux portes du bâtiment, ça nous met bien en retard ! Mais Anne nous assure, par téléphone, que nous pouvons arriver tard. Alors, vers 16h, nous repartons.

La piste cyclable serpente dans une zone très touristique autour de Saint Jean-de-Monts et Saint Gilles-Croix-de-Vie. Ce n'est vraiment pas plaisant, ce n'est qu'une succession de campings, de pizzerias, de parcs de loisirs, de lotissements. A un carrefour, nous trouvons un panneau avec pas moins de quatorze campings fléchés dans les environs ! Certains sont équipés de piscines qui feraient pâlir d'envie nombre de villes moyennes.

Heureusement, cela ne dure pas trop longtemps, nous retrouvons le littoral, les dunes, des côtes plus rocheuses. La corniche vendéenne est magnifique sous la lumière de fin d'après-midi.

De la Bretagne à la Charente : la France estivale
De la Bretagne à la Charente : la France estivaleDe la Bretagne à la Charente : la France estivale
De la Bretagne à la Charente : la France estivale

Sur les derniers kilomètres, nous prenons la route pour aller plus vite et nous retrouvons Anne venue à notre rencontre. Nous sommes chaleureusement accueillis et installés par Michèle. Il est bien tard et nous sommes fatigués. Heureusement, elle nous propose de rester deux nuits et de visiter les Sables le lendemain.

Dimanche 28 : nous ne nous levons pas trop tard car un journaliste de l'hebdo local "les Sables" vient nous interviewer ! Il est très motivé car normalement, nous allons faire la une avec photos couleurs à la clef ! L'après-midi, Anne et Michèle nous emmènent à vélo visiter les Sables d'Olonne : les bateaux du Vendée Globe, le quartier de l'île Penote où une artiste locale a couvert les murs de belles fresques en coquillages, les ports et les plages. Nous nous arrêtons aussi aux mémorial pour les marins disparus en mer, une oeuvre en mosaïque créée par le Papa d'Anne.

Le lendemain, nous repartons vers le sud. Anne nous met sur la route et nous retrouvons la côte et la mer couleur de jade.

De la Bretagne à la Charente : la France estivale
De la Bretagne à la Charente : la France estivaleDe la Bretagne à la Charente : la France estivale
De la Bretagne à la Charente : la France estivaleDe la Bretagne à la Charente : la France estivale
De la Bretagne à la Charente : la France estivaleDe la Bretagne à la Charente : la France estivale

Assez vite, nous bifurquons vers l'intérieur des terres dans le marais Poitevin. Nous nous arrêtons à la réserve ornithologique de Saint Denis du Payré. C'est dans l'arrière pays de la Tranche-sur-Mer où la tempête Xynthia avait fait des dégâts terribles il y a quelques années. Il est vrai que toute la région est au niveau de la mer. C'est le marais desséché, une région de polders gagnés sur la mer par les moines de l'Abbaye de St Michel-en-l'Herm au Moyen Âge.

Nous passons donc deux jours dans un autre univers, celui du marais.

De la Bretagne à la Charente : la France estivale
De la Bretagne à la Charente : la France estivale
De la Bretagne à la Charente : la France estivale

Le premier soir, nous rencontrons Laurence et Hérard devant un supermarché. Ils nous invitent à planter la tente chez eux. Vivant moitié à Paris, moitié ici, ils ont restauré un grand corps de ferme. Le résultat est magnifique et nous profitons de leur accueil et de leur superbe jardin. Comme disent les enfants, c'est un camping 6 étoiles et on est les seuls ! C'est une nouvelle rencontre très sympathique et enrichissante. Laurence est orthodontiste et en un coup d'œil elle a tout vu et tout compris des mâchoires de nos trois loulous ! Guillaume, notamment, a droit à un diagnostic autant physique que psychologique pendant le petit déjeuner !

De la Bretagne à la Charente : la France estivale

Les deux jours suivants, nous remontons la Sèvre niortaise. C'est vraiment très joli et paisible. Des petits canaux ombragés, le silence, des pêcheurs tous les vingt mètres. Recette anti-stress garantie ! Nous dormons à Marans au camping municipal (à recommander).

 

De la Bretagne à la Charente : la France estivale
De la Bretagne à la Charente : la France estivaleDe la Bretagne à la Charente : la France estivale
De la Bretagne à la Charente : la France estivale

Nous quittons ensuite le marais poitevin pour passer au sud de Niort. Nous avons repéré un village apparemment assez gros pour avoir un camping : Frontenay-Rohan-Rohan. Ce sera le bide complet !

Il n'y a pas de camping. A la mairie, on nous dit qu'il n'y a pas de possibilité, qu'ils ne veulent pas créer un précédent par rapport aux gens du voyage .... On nous dit aussi qu'il n'y a aucun camping, aucun commerce avant 40 km ! Finalement, sur la suggestion du facteur, nous allons dans le village d'après planter la tente dans une aire de loisir.

Le lendemain, 4 km plus loin, nous découvrons dans le petit village suivant un camping municipal et une boulangerie !

Nous continuons vers l'est. Le paysage est très plat et plutôt monotone : une alternance de champs de tournesol, de maïs et de blé à perte de vue. Les moissons battent leur plein. De gigantesques moissonneuses-batteuses quadrillent les champs. Pour les agriculteurs, l'été ce n'est pas vraiment camping, pizzerias et parcs de loisirs !

l'itinéraire manque de haies et un bon "PVDG" nous ralentit. Après la cohue de la côte, nous nous sentons un peu dans la France oubliée : commerces et maisons à vendre, villages déserts, silence seulement troublé par les aboiements des chiens.

Nous visons Ruffec en Charente. Petit à petit, kilomètres après kilomètres, il nous semble voir le paysage changer. Un début de relief apparaît, il y a des petits bois et les parcelles rappetissent quelque peu.

De la Bretagne à la Charente : la France estivaleDe la Bretagne à la Charente : la France estivale

Le soir, nous arrivons chez Mohammed et sa famille. Mohammed nous avait croisés près de Pornic alors qu'il faisait ses premières vacances itinérantes à vélo avec deux amis. Il nous avait spontanément invités à faire halte chez lui. Nous sommes bien fatigués et un peu assommés par la chaleur. Mais dès notre arrivée, nous nous sentons bien et sommes gagnés par la gentillesse et l'harmonie qui se dégagent de cette famille. Ria l'épouse de Mohammed, Dries, Omar et Sofia leurs trois enfants sont très attentionnés et sympathiques. Ils ont tout compris de ce que peut espérer un voyageur à vélo : douche, lessive et une belle soirée d'échanges ! Quelle belle rencontre !

Le lendemain, nous nous quittons en espérant que cette première ne sera pas une dernière !

 

De la Bretagne à la Charente : la France estivale
De la Bretagne à la Charente : la France estivale

Nous continuons toujours plus à l'est ! Nous traversons la Charente (la rivière et le département) touchée par une tempête datant du week-end dernier. Des arbres sont déracinés, des champs de tournesols dévastés. La fin d'après-midi est difficile. Nous sommes tous usés par la chaleur, les nuits courtes (c'est formidable d'être invité mais on papote, on papote), les kilomètres. Nous trouvons un camping isolé en pleine campagne. Il s'appelle "le Paradis". C'est l'opposé exact de ce que nous avons vu sur la côte. Ici, il n'y a rien, ni country, ni piscine, ni animation mais c'est très propre et surtout, il y a le CALME et le SILENCE. Et ça nous fait tellement de bien qu'on y reste une journée à ne rien faire sinon lire, jouer, faire une cabane et recharger les accus. Ce serait le cauchemar pour certains, c'est le paradis pour d'autres. Encore une autre France estivale !

De la Bretagne à la Charente : la France estivaleDe la Bretagne à la Charente : la France estivale

Nous voilà vraiment dans la dernière ligne droite (quoique plus nous allons vers le Cantal, plus les routes sont vallonnées et tortueuses). Demain nous serons vers Chalus, puis Arnac Pompadour, Corrèze (en Corrèze) et enfin le Cantal !

A bientôt, soit par le Blog, soit de visu !

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commentaires

O
I hope that the family enjoyed their visit in the France. Even though this was not a planned destination for them. The summer in France was very interesting to read as you explored a lot of beautiful places that most people are not familiar with.
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D
Grand merci pour ce passionnant récit de voyage qui nous a charmés et tenus en haleine et félicitations à vous cinq pour votre courage,votre simplicité et votre humanité!Nous continuerons à prendre de vos nouvelles à travers nos rencontres avec Christiane et Philippe!<br /> Amitiés<br /> Danielle et rené(La Turballe)
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R
Bravissimo <br /> et en plus vous rejoignez le Cantal qui est aussi une belle carte postale :)<br /> @ bientôt
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R
Dégoutée de ne pas pouvoir donner un coup de pédale avec vous sur la route de l'arrivée (pas encore en vacances).<br /> Même, si je n'ai pas toujours commenté, j'ai suivi avec assiduité votre périple. Je me suis régalée de vos photos, de vos impressions. Un beau voyage à bon compte finalement. Merci, merci, merci, merci, merci (vou êtes 5, le compte est bon) bises et à très bientôt.
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P
Bonjour la petite famille Faure même en étant en France vous continuez à nous faire rêver vous êtes devenus maîtres dans les domaines narratifs et descriptifs les rendez-vous sur internet vont nous manquer mais on sera contents d'entendre de vos cinq bouches tous les petits détails que vous n'avez pas pu écrire à très bientôt Brigitte
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  • : Nous sommes une famille avec 3 enfants. Nous sommes en voyage autour du monde en famille et à vélo de juillet 2012 à août 2013. Le blog décrit les préparatifs, et surtout notre voyage lui-même. Il nous permet de donner de nos nouvelles, de rester en contact avec nos proches. Et pourquoi pas il peut aussi faire rêver les visiteurs et leur donner aussi envie de voyager en famille.
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